JERÔME DUVAL

Journaliste

Wednesday, 22 January 2025

Réfugiés ukrainiens. L’accueil des familles bientôt à bout de souffle ?

Réfugiés ukrainiens. L’accueil des familles bientôt à bout de souffle ?

Un volontaire polonais aide un réfugié à la gare de Przemyśl (Pologne). CC Pakkin Leung.

Les autorités genevoises lancent un nouvel appel à la solidarité avec les réfugié·es en provenance d’Ukraine.

Le système d’accueil des réfugiées et réfugiés ukrainiens pourrait s’essouffler d’ici à la fin de l’année. Selon la directrice de Caritas Genève, Sophie Buchs, seules 17 familles sont encore en attente de recevoir des personnes chez elles. Le conseiller d’Etat chargé du Département de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, sonne l’alarme: «Aujourd’hui, nous sommes à un tournant. Nous avons besoin d’une solidarité durable. Après six mois de guerre, l’afflux ne faiblit pas.»

Les deux tiers des 3000 personnes enregistrées auprès de l’Hospice général à Genève sont hébergées en familles d’accueil sous la houlette de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés et de Caritas. Les autres sont logées par l’Hospice ou se débrouillent par elles-mêmes.

Hébergements collectifs saturés

Alors que bon nombre de centres d’hébergement collectif sont saturés, les familles d’accueil semblent être l’un des derniers recours dont disposent les autorités pour accroître les capacités d’accueil. Le directeur général de l’Hospice, Christophe Girod, lance un appel aux familles: «Aujourd’hui, nous sommes à un moment critique puisque notre plan d’hébergement nous indique qu’à partir de la mi ou fin octobre, nous serons à court de lits.» Et encore, il s’agit d’un scénario optimiste, selon lui.

Près de 300 personnes en provenance d’Ukraine dorment actuellement à Palexpo dans l’attente d’un logement plus durable. Les 230 places issues de la transformation de locaux administratifs en logements, prévues d’ici à la fin de l’année sur les communes de Genève, Lancy et Meyrin, ne suffiront pas à pallier la demande.

Depuis mars, 65’000 réfugié·es ont été enregistré·es en Suisse, soit quatre fois plus que d’habitude. Et, selon le Secrétariat d’Etat aux migrations, l’arrivée de 5000 personnes par mois est à prévoir jusqu’à la fin de l’année dans tout le pays.

Le défi à relever est grand à l’aune d’une guerre qui s’enlise et d’une crise aux facettes écologique, énergétique et inflationniste qui pousse à l’exode. D’autant que la Suisse doit faire face à l’augmentation constante de l’asile dit «ordinaire», de pays comme l’Afghanistan.

Source : Le Courrier

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